La sécurité des travailleurs n’est pas une option.

Chaque jour, des milliers de salariés évoluent dans des environnements à risques, où un simple faux pas, une chute d’objet ou une surface glissante peuvent suffire à provoquer un accident.

Parmi les équipements de protection individuelle (EPI), les chaussures de sécurité tiennent une place de choix.

Mais sont-elles obligatoires pour tous ? Qui doit les fournir ? Quelles sont les conditions ?

On fait le point dans cet article ⤵️

Chaussures de sécurité et Code du Travail : ce que dit la loi

Le port des équipements de protection individuelle (EPI), dont les chaussures de sécurité font partie, est une obligation légale encadrée par le Code du travail.

Selon l’article R.4321-1, « l’employeur met à la disposition des travailleurs, gratuitement, les équipements de protection individuelle appropriés au risque à prévenir et veille à leur utilisation effective. »

Autrement dit, dès qu’un danger est identifié pour la sécurité des pieds, qu’il s’agisse d’écrasement, de perforation, de glissade, de brûlure ou de contact avec des substances chimiques, l’employeur est tenu de fournir des chaussures conformes aux normes en vigueur, adaptées aux risques spécifiques du poste.

Le non-respect de cette obligation peut entraîner :

  • Des sanctions administratives pour l’entreprise.
  • Une responsabilité pénale en cas d’accident.
  • Une mise en cause de l’assurance en cas de non-respect des règles de sécurité.

Ainsi, la sécurité au travail ne se limite pas à une recommandation : elle est une exigence légale fondamentale pour protéger la santé des salariés.

Quels métiers sont concernés par l’obligation du port de chaussures de sécurité ?

On associe souvent les chaussures de sécurité au secteur du BTP, mais en réalité, leur usage s’étend à bien d’autres métiers.

Dès qu’il existe un risque identifié pour les pieds, leur port devient une obligation.

Voici les principaux secteurs concernés

Les chutes d’objets lourds, les perforations par clous ou débris, ou les sols irréguliers rendent les chaussures de sécurité indispensables.

Exposition à la chaleur, aux produits corrosifs ou aux équipements mécaniques en mouvement.

Circulation de chariots élévateurs, déplacement de charges, risques d’écrasement ou de glissades.

Nécessité d’un environnement hygiénique, présence de sols glissants et fréquence des lavages nécessitent des chaussures spécifiques, souvent sans lacets.

Électriciens, plombiers, peintres, carreleurs… Tous sont exposés à des risques de chute d’outils, de perforation ou de glissade.

Travail sur sols humides, utilisation de produits chimiques, déplacements constants.

En bref : le port des chaussures de sécurité n’est pas lié à un métier en particulier, mais au niveau de risque identifié.

Comment savoir si les chaussures de sécurité sont obligatoires dans mon entreprise ?

Chaque entreprise est tenue de réaliser un Document Unique d’Évaluation des Risques (DUER).

C’est ce document qui fait foi. Il doit être mis à jour au moins une fois par an, et recense tous les risques professionnels auxquels les salariés sont exposés.

S’il identifie un risque pour les pieds (chocs, glissades, perforation, produits dangereux…), l’entreprise a l’obligation de fournir des chaussures de sécurité et de s’assurer qu’elles sont portées.

Quelles normes doivent respecter les chaussures de sécurité ?

Les chaussures de sécurité doivent être conformes à la norme EN ISO 20345, qui garantit une protection de base avec embout résistant à 200 joules.

Elles sont classées selon plusieurs niveaux de protection :

Le choix du niveau de protection va dépendre des conditions de travail et des risques identifiés.

Quelles sont les obligations de l’employeur ?

L’employeur a plusieurs responsabilités clés, encadrées par le Code du travail :

  • Fournir gratuitement des chaussures de sécurité conformes aux normes (Article R.4321-1).
  • Former les salariés à leur bon usage et à leur entretien (Article R.4323-1).
  • Contrôler leur port effectif sur le terrain (Article L.4121-1 et suivants).
  • Remplacer ou entretenir les équipements en cas d’usure ou de défaillance (Article R.4323-95).

En cas de manquement à ces obligations, et si un accident survient, la responsabilité pénale et/ou civile de l’employeur peut être engagée, notamment au titre de la mise en danger d’autrui ou de manquement à l’obligation de sécurité.

Et du côté du salarié ?

Le salarié, de son côté, est lui aussi tenu à plusieurs obligations, conformément aux articles R.4321-4 et R.4323-1 du Code du travail :

  • Porter les EPI fournis par l’employeur lorsque cela est imposé.
  • Les utiliser conformément à leur destination et suivre les consignes d’utilisation.
  • Signaler sans délai toute défaillance ou tout défaut constaté sur l’équipement.

Un refus injustifié de porter les chaussures de sécurité peut être considéré comme une faute disciplinaire, car il expose le salarié à un risque, mais aussi l’ensemble de ses collègues en cas d’accident collectif. L’employeur est en droit de prononcer une sanction, pouvant aller d’un avertissement jusqu’au licenciement, selon la gravité des faits.

On répond à vos questions

C’est l’employeur qui doit fournir gratuitement les chaussures de sécurité, dès lors que leur port est rendu obligatoire par l’évaluation des risques.

En principe, non, sauf si l’employeur donne son accord préalable. Et dans ce cas, les chaussures personnelles doivent :

  • Être conformes aux normes en vigueur (ex : EN ISO 20345),
  • Être adaptées aux risques identifiés dans le DUER,
  • Avoir été vérifiées par l’entreprise pour garantir leur efficacité.

À noter → si l’entreprise accepte, elle reste responsable du contrôle et de la conformité de l’EPI utilisé.

Le Code du travail prévoit une responsabilité partagée :

  • L’agence d’intérim peut fournir les EPI.
  • Mais en l’absence d’accord préalable, c’est à l’entreprise utilisatrice de les fournir, notamment si des risques spécifiques sont identifiés sur le poste.

Article R.1251-23 du Code du travail : “L'entreprise utilisatrice est responsable des conditions d’exécution du travail, notamment en matière d’hygiène et de sécurité.”

En général, non. Les chaussures de sécurité sont considérées comme des équipements à usage personnel, pour des raisons d’hygiène et de sécurité. Une fois portées, elles ne peuvent pas être réutilisées par un autre salarié.

De plus, aucun texte n’impose explicitement la restitution des EPI fournis, sauf mention spécifique dans le règlement intérieur ou dans un accord collectif.

Conclusion

Le port de chaussures de sécurité ne relève pas d’un simple bon sens, mais bien d’une obligation légale dès lors qu’un risque est identifié dans l’environnement de travail. Cette exigence s’inscrit dans une démarche globale de prévention, où employeurs et salariés partagent la responsabilité de garantir des conditions de travail sûres.

Adopter des chaussures de sécurité adaptées, c’est bien plus qu’une contrainte réglementaire :

→ C’est un investissement dans la santé et le bien-être au quotidien.

→ C’est une barrière concrète contre les accidents, les blessures, et les troubles musculosquelettiques.

→ C’est aussi un engagement de performance durable pour l’entreprise.

Chez Lemaitre Sécurité, nous sommes convaincus qu’une chaussure bien conçue peut changer la donne. C’est pourquoi nous imaginons des modèles qui allient technologie, confort et exigence réglementaire, pour que chaque professionnel puisse exercer son métier en toute confiance.

Parce que la sécurité n’attend pas, et ne s’improvise pas.

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